Mardi 15 DÉCEMBRE

Elle progressait vite, la petite rainette, tantôt bondissant, tantôt glissant sur ses petits skis, mais à mi-journée, le vent du Nord se leva. Il soulevait une fine couche de neige et la soufflait violemment à la figure d'Estelle qui ne pouvait plus avancer. Comme elle n'y voyait pas à un mètre, elle fit un bond de surprise en découvrant deux silhouettes arriver face à elle. Chacun leva le nez et poussa un cri de surprise :
"Souricette !" "Estelle !" C'était les deux souris qu'elle avait rencontrées dans la forêt au début de son voyage. Ils avancèrent serrés les uns contre les autres jusqu'à un abri en contrebas d'un rocher pour attendre que le vent tombe. Les deux souris lui expliquèrent que le vent du Nord était en colère mais, comme il était en robe de chambre quand ils l'avaient quitté, il y avait une chance qu'il aille bientôt se coucher.
"En colère, pourquoi ?" demanda Estelle
"Parce qu'il n'est pas la personne la plus puissante au monde !" répondirent en choeur les deux souris. Ils expliquèrent ensuite qu'ils étaient désormais en quête du vieux moulin, plus puissant que le terrible vent du Nord puisqu'il refusait de s'écrouler.
"Un vieux moulin ?.. pour...?" demanda Estelle, incrédule.
"Pour épouser ma fille évidemment. C'est la plus mignonne des petites souris, et il lui faut donc le mari le plus puissant qui soit !" répondit le père souris.
"Vous croyez ?..." fit Estelle, pas tout à fait convaincue, avant de poursuivre :
"Et bien moi je cherchais le roi Noël, puis le nain Joyeux, et maintenant je cherche le Père Noël qui habite tout au Nord, le plus au Nord possible... Et c'est très loin !"
Le vent baissait d'intensité, et souris et rainette se préparaient à repartir. Estelle se rappela soudain le ruban :
"Au fait, j'ai trouvé ton ruban près de l'arbre où nous avons dormi..."
"Merci ! Papa n'était pas content du tout que je l'aie perdu.." chuchota la petite souris tandis que son père regardait dehors d'un air sévère.
"Tiens, moi je te donne mon parapluie. Où tu vas, tu risques d'en avoir besoin... "
Et ils se séparèrent en se souhaitant bonne chance..